A Story of Mindfulness by Paul Keller / Une histoire de pleine conscience par Paul Keller
(La version française suit)
It’s March 2020. A little blue chair sits in the corner of a Quebec City household as it shakes to vibrations that aren’t usually there on a weekday. Margaret, the brown Boston Terrier, hasn’t sat on it in a while. There’s too much action around these days, and the coziness of her little humans on the couch feels much better to her than the blue fabric that the comfortable seat has to offer.
The attitudes of those within the household are typically human following an extraordinary event. Denial reigns. They saw what was going on in the world but didn’t have a true appreciation of the gravity of it all. Like so many of us, this realization would, of course, come at a later time.
A father in that house feels a sense of purpose. He has recently been given an opportunity that he doesn’t want to squander. There are no boundaries between work and home life at this point, and for now, that’s okay, because there’s a job to do and people in need. His partner is there to take care of the kids during the day. But as he takes on more and more self-assigned missions, she feels the pressure of being everything for everyone while the father works.
Over the next few months, the father’s Government of Canada endeavours take hold of his mind most of the time, but really, all the time. Nights are no exception. His sense of duty persists, and he
does not ask for the usual several-week vacation that summer. Opportunities are everywhere and he is always wanting to give more.
Come fall 2020, the father’s closest friends start to see a change. Their friend is not his usual self. Unhealthy vices numb him. The father becomes tired and irritable. He has been under stress for so long now. His kids miss their dad. His partner misses him as well. It becomes apparent that something needs to change.
He hears about different ways people have managed to set boundaries in the context of the pandemic and working from home. At the end of a workday, the father severs the device that has been constantly attached to him over the past 6 months. He is left feeling lost and has great trouble adjusting. Figuring out what to do with himself is proving to be a big change. Suddenly he spots that little blue chair.
The father makes his way to the corner of the room and takes a seat on the cushioned surface that attracted his attention. He sits there for a while, consciously diverting those unwanted thoughts of work, observing his surroundings, taking it all in, and a crescendo of emotion pushes him into a deep sigh. Upon exhaling, something wonderful happens. He sees beauty that is his life for the first time in a long while. The house is active like it always is, but this time, he’s actually paying attention, and a smile slowly appears on his face. The projections in his mind have been replaced by the moment. The realization of this moment, and the fact that he can see it, is in fact invigorating.
After a few pleasant moments, the father gets up from the blue chair and heads over to his little humans for a hug, and he kisses his significant other. They are all somewhat stunned at what has just happened. But they are also relieved that their loved one is back from his virtual voyage.
Afterword
Most of this story is true and it represents what many of us have been through this past year.
I remember a fellow public servant in the spring of 2020 talking to me about how they would make “hard stops” at the end of the workday. They were not seen as a team player by their work colleagues, and I now realize how much that conversation had impacted me. It was the culture I adhered to for a while. After the blue chair moment, I know better now. Although sprints can be productive, this has been a marathon.
Mindfulness often has a complex, spiritual connotation, but to me it is quite simple. It’s about living in the moment and focusing your energy solely on the present. It’s all about not dwelling on the past, nor projecting (negatively) toward the future.
To those people living alone that don’t have the same type of scenery I had in the little blue chair that day, know that there can be beauty right in front of you if you take the time to look. It’s in the smell of your coffee in the morning. It’s in the sunlight gleaming through your window. It’s in the plant you tend to and whose wellbeing you’re responsible for. It’s in the tasty meal you’ve taken the time to cook. It’s in the support of the community you sought out and now feel connected to. And side note: deep breaths can make it all so much better.
While there is no denying this pandemic has been difficult for a lot of us, it has also brought us some positive elements, one of which is our increased focus and subsequent collective learnings on wellbeing. For me, the most important lesson learned during this pandemic is mindfulness.
“I am a rock in a river, and my thoughts are the current. I am polished over time, as I let it pass me by.”
Paul Keller, Project Manager at the Quebec Federal Council’s Innovation Lab and Co-Lead at the FlexGC Network.
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Nous sommes en mars 2020. Une petite chaise bleue se trouve dans le coin d’une maison de la Ville de Québec alors qu’elle tremble à des vibrations qui ne sont généralement pas présentes un jour de semaine. Margaret, la Boston Terrier brune, ne s’est pas assise dessus depuis un moment. Il y a trop d’action ces jours-ci, et le confort du divan autour de ses petits humains lui semble beaucoup mieux que le tissu bleu que le siège confortable peut lui offrir.
Les comportements des membres de la famille sont typiquement humains à la suite d’un événement extraordinaire. Le déni règne. Ils ont vu ce qui se passait dans le monde, mais n’avaient pas une véritable appréciation de la gravité de la situation. Comme beaucoup d’entre nous, cette prise de conscience viendra, bien sûr, à un moment ultérieur.
Un père dans la maison ressent l’appel du devoir. Il a récemment eu une opportunité qu’il ne veut pas laisser passer. Il n’y a pas de frontières entre le travail et la vie personnelle à ce stade, et pour le moment, ça fonctionne, car il y a un travail à faire et des gens dans le besoin. Sa partenaire est là pour s’occuper des enfants pendant la journée. Mais alors que lui décide d’entre prendre davantage sur ses épaules, elle, ressent la pression de devoir tout faire pour tout le monde pendant que le père travaille.
Au cours des prochains mois, les défis du Gouvernement du Canada du père s’emparent de son esprit la plupart du temps, voire même tout le temps. Les nuits ne font pas exception. Son sentiment du devoir persiste et il ne demande pas les vacances habituelles de plusieurs semaines cet été-là. Les opportunités sont omniprésentes et il veut toujours en donner plus.
À l’automne 2020, les amis les plus proches du père commencent à voir un changement. Leur ami n’est pas lui-même. Des habitudes malsaines tiennent lui de réconfort. Le père devient fatigué et irritable. Il est stressé depuis si longtemps maintenant. Le père manque à ses enfants. Il manque à sa partenaire aussi. Il devient évident que quelque chose doit changer.
Il entend parler de différentes façons dont les gens ont réussi à fixer des limites dans le contexte de la pandémie et du travail virtuel. À la fin d’une journée de travail, le père coupe l’appareil auquel il était constamment attaché au cours des 6 derniers mois. Il se sent perdu et a beaucoup de mal à s’adapter. Savoir quoi faire de lui-même s’avère être un grand défi. Puis soudainement, il aperçoit la petite chaise bleue.
Le père se dirige vers le coin de la pièce et prend place sur ce siège rembourré qui a attiré son attention. Il reste assis là pendant un moment, détournant consciemment ses pensées indésirables du travail, observant son environnement, se l’appropriant, et un crescendo d’émotion le pousse vers un profond soupir. En expirant, quelque chose de merveilleux se produit ; il voit la beauté qu’est sa vie pour la première fois depuis longtemps. La maison est active comme d’habitude, mais cette fois, il porte attention, et un sourire apparaît tranquillement sur son visage. Les projections dans son esprit ont été remplacées par le moment. La prise de conscience de ce moment, et le fait qu’il puisse en prendre conscience sont en fait, revigorant.
Après quelques instants si agréable, le père se lève de la chaise bleue et se dirige vers ses petits humains pour un câlin, et il embrasse sa douce moitié. Ils sont tous quelque peu stupéfaits de ce qui vient de se passer. Mais ils sont également soulagés que leur proche soit de retour de son voyage virtuel.
Épilogue
Cette histoire, bien que romancée, est vraie et représente ce que beaucoup d’entre nous ont vécu cette année.
Je me souviens qu’au printemps 2020 un collègue fonctionnaire m’a dit qu’il fait des « arrêts subits » à la fin de la journée de travail. À cause de cela, il n’était pas considéré comme un joueur d’équipe par ses collègues, et je réalise maintenant à quel point cette conversation m’a affectée. C’était la culture à laquelle j’ai adhéré pendant un certain temps. Après le moment de la chaise bleue, je sais maintenant. Bien que les sprints puissent être productifs, ceci a été un marathon.
La pleine conscience a souvent une connotation spirituelle complexe, mais pour moi, c’est assez simple. Il s’agit de vivre l’instant présent et de concentrer son énergie uniquement sur le présent. Il s’agit de ne pas s’attarder sur le passé ni de se projeter (négativement) vers l’avenir.
À ces personnes vivant seules qui n’ont pas le même type de scène que j’ai vu depuis cette petite chaise bleue ce jour-là, sachez qu’il peut y avoir de la beauté juste devant vous si vous prenez le temps de regarder. C’est dans l’odeur de votre café du matin. C’est dans la lumière du soleil qui brille à travers votre fenêtre. C’est dans la plante dont vous vous occupez et dont vous êtes responsable du bien-être. C’est dans le savoureux repas que vous avez pris le temps de cuisiner. C’est dans le soutien de la communauté que vous avez recherchée et à laquelle vous vous sentez désormais connecté. Et surtout, notez-le bien : des respirations profondes sont essentielles pour rester dans le moment.
S’il est indéniable que cette pandémie a été difficile pour beaucoup d’entre nous, elle nous a également apporté des éléments positifs, dont l’un est notre prise de conscience accrue et les apprentissages collectifs sur le bien-être. Pour moi, la leçon la plus importante apprise au cours de cette pandémie est la pleine conscience.
« Je suis une pierre dans une rivière et mes pensées sont le courant. Je suis poli au fil du temps, alors que je le laisse s’en aller. »
Paul Keller, Chargé de projets au Lab d’innovation du Conseil fédéral du Québec et Codirigeant du Réseau FlexGC.